Divorce : que dire, que faire vis à vis des enfants ?

 

 

Le divorce est une histoire de responsabilités d’adultes. Mais parce que c’est aussi une histoire très chargée émotionnellement, les enfants y sont grandement mêlés quel que soit la façon dont la procédure se fait. Les adultes ont mal, les enfants aussi et la douleur des uns comme celle des autres est inévitable.

Le monde des uns et des autres est bouleversé, même si le degré de ce bouleversement dépend de plusieurs paramètres : l’entente des parents, l’âge des enfants, le soutien de la famille, des amis.

Comment l’enfant d’un divorce est-il touché ?

L’enfant peut ressentir un sentiment de perte quand il perd son environnement et son mode de vie. Il peut également avoir de la colère vis à vis de cette rupture ou vis à vis de l’un de ses parents. Il peut avoir l’impression d’être en insécurité et donc avoir peur d’être abandonné puisque si un adulte peur partir, l’autre aussi peut faire la même chose. Ce sentiment d’insécurité peut modifier leurs comportements : énurésie nocturne, cauchemars, désobéissance, isolement.

Plus l’enfant est jeune au moment du divorce est plus il est vulnérable aux problèmes émotionnels.

En résumé, voici les signes de stress chez un enfant d’un couple en séparation :

Les tout petits de moins de 3 ans peuvent avoir des problèmes de sommeil et des crises de colère.

L’enfant de 3 à 5 ans, peut se sentir coupable, se blâmer et avoir peur d’être abandonné, montrer des signes d’agressivité de colère, avoir un sommeil agité.

L’enfant de 6 à 8 ans peut devenir triste parce qu’il se sent rejeté, abandonné, se sentir déchiré en vivant un conflit de loyautés, penser à des réconciliations, avoir des problèmes de comportements désorganisés.

L’enfant de 9 à 12 ans peut essayer de mettre de l’ordre dans la situation parce qu’il est capable de comprendre clairement ce qu’il se passe. Mais il peut avoir peur de la solitude, blâmer le parent en cause du divorce, devenir hyperactif pour éviter de penser au divorce, avoir des plaintes physiques.

L’adolescent peut avoir peur d’être isolé, différent et solitaire. Il peut avoir envie d’indépendance, se sentir en concurrence avec un parent et inquiet pour son avenir.

Cela dit, ce portrait un peu noir de l’enfant de divorcés selon les âges est non seulement évitable mais aussi traitable.

Que faut il ne pas faire et ou ne pas dire aux enfants d’un divorce ?

1. Ne jamais médire de l’autre parent.

Parfois l’un des parents se sent la victime de l’autre. Or, comme je le dis toujours en thérapie de couple, s’il y a deux personnes, il y a deux réalités. Nous ne pouvons pas être objectifs. Nos émotions sont toujours trop présentes pour qu’elles ne le soient. Les accusations des parents l’un envers l’autre ne regarde que le couple et surtout pas la famille. Il faut alors observer une grande retenue pour éviter de faire des accusations devant l’enfant que ces accusations soient faites à l’enfant sur l’autre parent ou sur l’autre parent à portée de voix de l’enfant. Aucun enfant ne doit entendre une accusation faite à l’autre parent.

2. Ne jamais prendre un enfant pour confident.

Ce qui est valable dans une famille unie l’est encore plus dans une famille désunie. La place d’un enfant n’est pas la place d’un ami.

L’enfant a besoin d’espace psychologique pour se développer. Quand un enfant devient le confident d’un parent, il n’a plus de temps pour se concentrer sur ces émotions propres. Et comme les enfants sont souvent des « éponges », ils absorbent l’énergie, la colère, la tristesse et sentent coupables et impuissants.

3. Dire la vérité, mais pas n’importe laquelle.

Pour que l’enfant conserve la confiance qu’il a vis à vis de ses parents, l’enfant a besoin de la vérité. Mais pas n’importe quelle vérité. La vérité des faits et non celle des détails. La vérité qu’il peut comprendre et accepter. La vérité en excluant les thèmes adultes, c’est à dire tout ce qui concerne principalement la sexualité.

Si l’un des parents part pour vivre avec quelqu’un d’autre, annoncez le fait, sans vous étendre davantage et spécifiant la différence qu’il y a à ne plus s’aimer entre parents et aimer ses enfants.

Si l’un des parents se sent déprimé, en colère ou blessé, il faut le dire le plus simplement du monde en expliquant que c’est normal et que cela va se surmonter. C’est un passage difficile mais logiquement chargé d’émotions négatives.

Si l’un des parents se retrouve dans des difficultés financières, il faut le dire toujours très simplement en disant que l’on ne peut plus faire ceci ou cela, tout en les rassurant sur ce qui est possible de faire sans problème.

Si l’un des parents déménage, il faut informer l’enfant le plus tôt possible et leur dire comment vous envisagez le nouveau quotidien.

Tout ceci va permettre de conserver la confiance que l’enfant a vis à vis de ses parents. L’enfant a d’autant plus besoin de ressentir de la confiance vis à vis de ses parents que sa routine est modifiée et que les choses sont confuses.

Le mensonge ou le non-dit ne peut que favoriser le stress, l’anxiété et l’insécurité.

4. Conserver le respect vis à vis de l’autre parent

Plus la relation entre les parents séparés est harmonieuse et plus l’enfant se sentira en sécurité. Le fait de ne plus s’aimer, n’empêche pas le respect.

Les parents peuvent avoir des opinions différentes ou même des valeurs différentes. Les parents se séparant vont renforcer leurs différences. Ces différences peuvent être source de conflit. Et ce conflit doit conserver le respect de l’un et de l’autre. C’est l’apprentissage de l’acceptation des différences et du respect de ces différences.

C’est sans doute le point le plus difficile et le plus crucial. Mais en apprenant cela, l’enfant comprendra qu’il n’est pas nécessaire de fuir les conflits mais de les affronter avec respect mutuel.

5. Il est nécessaire de parler aux enfants

Dès que la décision est prise, il faut le dire à l’enfant.

Pour cela, on peut prévoir ce que l’on va dire en se souvenant que la bonne communication est précise, concise et clair.

Il faut expliquer ce qu’il se passe, redire qu’on les aime et comment la situation va évoluer. Autrement dit, il faut être concret, dire où l’enfant va vivre, avec qui … etc

Il faut aussi parler des fêtes, des anniversaires, des événements familiaux importants, des vacances, de l’école etc…

Évidemment, une explication à un enfant de 3 ans est différente d’une explication à un enfant de 15 ans. Mais pour tous les âges, il est nécessaire de laisser la porte ouverte aux questions. Ces questions peuvent venir tout de suite ou apparaitre plusieurs mois après. Le plus important est de laisser cette porte ouverte en permanence et dire répondre en prenant la mesure de ce que j’ai écris plus haut.

6. Il est nécessaire de parler d’amour

Le divorce fait partie de l’expérience de certains couples parce que le conflit fait partie de la vie. Mais l’enfant a besoin de savoir que, malgré la perte d’amour des parents entre eux, il reste profondément aimé par leur parent.

Conclusion

Le divorce n’est jamais facile pour tous ceux qui y sont impliqués. C’est une expérience émotionnellement difficile pour tout le monde. Mais ce qui est important à retenir est la vulnérabilité de l’enfant. La tâche principale est alors que les parents aident leurs enfants à s’adapter avec succès, d’être là pour eux en leur assurant qu’ils sont aimés et protégés.

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