J’utilise l’analyse transgénérationnelle pour laquelle j’ai reçu une formation spécifique, soit à la demande de la personne qui vient me consulter, soit à ma demande quand je fais l’hypothèse que le blocage au niveau d’une situation personnelle ou professionnelle, a pour origine une histoire située au niveau d’une transmission transgénérationnelle.
Anne Ancelin Schützenberger après avoir travaillé avec Moreno aux USA, a inventé le nom « psychogénéalogie » pour décrire cette branche de la psychologie qu’elle a enseigné à l’Université de Nice et qui s’intéresse à la transmission des croyances et des maux de génération en génération.
Elle écrit dans son livre « Aïe mes aïeux » : » Nous sommes finalement moins libres que nous le croyons. Pourtant, nous pouvons reconquérir notre liberté et sortir de la répétition, en comprenant ce qui se passe, en saisissant ces fils dans leur contexte et leur complexité. Nous pouvons enfin vivre ainsi « notre » vie, et non celle de nos parents ou grands-parents … »
Nous avons tous des valises composées de croyances et d’émotions lourdes et nos premières valises nous sont données par la famille, ce premier système auquel on appartient.
En utilisant l’analyse transgénérationnelle, les entretiens vont permettre de prendre conscience des maux qui se transmettent de génération en génération parfois sous forme d’histoires, parfois sous forme de non-dits. En travaillant cette prise de conscience, on comprend que ce qui nous arrive, ce qui bloque le plus souvent dans nos projets fait tant écho dans notre histoire familiale. C’est en ce sens que l’on parle de répétitions inconscientes.
Dans l’analyse transgénérationnelle, on utilise un outil qu’Anne Ancelin Schützenberger a repris en y incorporant des données psychanalytiques. C’est le génosociogramme créé par l’école de Palo Alto, pionnière de la thérapie familiale.
Le génogramme ou génosociogramme est une construction généalogique sur 3 générations (voire 4 si nécessaire) que l’on réalise de mémoire et que l’on complète avec tous les événements que l’on connait. Ce qui est primordial est le subjectif que l’on inscrit sur cet arbre.
Ce que l’on raconte en le faisant, ce que l’on y écrit, ce qui nous fait défaut, ce qui est passé sous silence est ce qui rend l’outil aussi pertinent dans une recherche de résolution de difficulté ou de compréhension de malaise.
Voici Alexia qui vient me voir parce qu’elle n’arrive plus du tout à gérer son stress et ne parvient plus à finaliser tous les projets qu’elle met en place
Au cours de la construction de l’arbre, Alexia me parle de la fausse couche que sa mère a faite avant sa naissance. L’évènement est connu, mais personne n’en parle. Alexia comprend qu’elle n’est pas l’aînée de la fratrie comme elle le pensait, mais le second enfant. Puis, en parlant des relations des uns avec les autres, Alexia me raconte celui qu’elle subit avec son père, qui lui même le subissait avec le sien. Parce que cette question l’interpelle, elle va piocher les renseignements manquants auprès des siens et comprendre que le conflit entre le père est le second enfant se répète de génération en génération.
Au cours des entretiens suivants, elle va replacer son propre conflit dans sa vie, redonner aux autres, les conflits qui ne lui appartiennent pas, résoudre le sien et prendre en main sa place, sa vie et ses projets.