La mesure de confinement actuelle est une mesure préventive de santé publique utilisée pour limiter la propagation de l’infection dans la population générale.
Cela implique la séparation physique des autres et la restriction de mouvements pour tout le monde, que l’on ait des symptômes ou que l’on en ait pas.
Les conséquences de ce confinement peut avoir un impact significatif et le bien-être psychologique. C’est ce que note l’article publié dans la revue The Lancet par les chercheurs du King’s College de Londres. Ces chercheurs ont analysé les conséquences de mesures restrictives comme celles qui ont été mises en place lors des épidémies des Sars, Mers ou Ebola ou de H1N1. Ils ont constaté des troubles d’anxiété, de dépression, d’irritabilité et même de trouble de stress post-traumatiques qui peuvent durer des mois après la fin de la mesure de confinement.
Ces conséquences pourraient concerner tout le monde, mais affectent surtout les personnels de santé qui sont amenés à travailler au-delà de leurs heures habituelles dans des conditions qui ne sont pas toujours les meilleures. Elles peuvent également se retrouver chez les personnes qui ne peuvent plus voir leurs proches, plus visiter leurs parents et/ou leurs malades, les personnes qui ressentent les mesures comme une injustice et les personnes qui savent déjà que leur situation va devenir très problématique.
Le confinement amène chez certains à une perte de routine, à une perception d’un avenir sombre, à une sensation d’insécurité et d’isolement et un sentiment d’injustice et de colère.
Cette situation est tout à fait nouvelle pour la grande majorité d’entre nous. Elle n’a rien à voir avec un conflit armé (on n’en connait pas la fin comme pour ce confinement actuel mais l’ennemi d’un conflit armé est bien visible), avec une situation de catastrophe naturelle (on peut éventuellement s’échapper du lieu). Nous allons être plus ou moins en situation de stress pendant lequel nous devons apprendre à nous adapter, comportement que l’être humain est capable de faire très très bien.
Il faut donc adopter des comportements qui doivent nous permettre de traverser cette crise et d’en sortir capable de réagir à l’après.
S’informer correctement
S’informer correctement c’est ne pas tomber dans le puits sans fond des informations à l’infini, ne pas se noyer en surfant d’une chaîne de télévision à l’autre, d’une station radio à l’autre ou d’une page web à l’autre. Il faut choisir un média que l’on juge sûr, que l’on apprécie et le suivre une fois à deux fois par jour. Pour éviter les fausses nouvelles, il faut vérifier les sources et fuir les nouvelles alarmistes.
Il faut s’informer, juste s’informer de ce qu’il se passe autour de soi, dans la rue, le quartier, le village. S’informer juste s’informer de ce qu’il se passe dans notre région, en France. S’informer juste s’informer de ce qu’il se passe ailleurs dans le monde, au-delà de l’épidémie.
Gardez un contact social
Prenez des nouvelles des autres, donnez de vos nouvelles à vos proches, à vos ami.es, à vos connaissances. Utilisez les moyens de communication que nous avons la chance d’avoir de diverses façons. Envoyez des messages, envoyez des photos, des vidéos. Et dès que vous pouvez appeler, appelez. Utilisez les applications qui permettent de parler en se voyant. Même quelques minutes.
Conserver un lien social permet de lutter contre l’isolement et les émotions dites négatives comme la peur et la colère.
Soyez altruiste
Plus vous allez essayer de faire plaisir à quelqu’un plus votre estime de vous sera renforcée. Plus de confiance en vous, plus d’affirmation de vous, vous permettra d’éloigner peur et colère.
Les gestes vers les autres peuvent être très simples : prendre des nouvelles, parler à ses voisins par la fenêtre ou par dessus la séparation de terrain…
Il y a des gens qui vont terriblement souffrir de cette crise. Il y aura sans doute quelque chose à faire pour les aider bientôt.
Planifier vos journées
Il est important de se recréer une routine si on est confiné.e chez soi. Si vous devez faire du télétravail, vous avez peut-être des horaires établis par votre employeur. Si vous ne les avez pas, mettez les en place, sans être perfectionniste, juste réaliste par rapport à ce que vous pouvez faire.
Ajoutez des moments de détente, faites du yoga, de la pleine conscience, de la respiration.
Ajoutez des moments de loisirs (lecture, vidéos…)
Sortez quelques instants avec votre attestation pour marcher un peu autour de chez vous.
Établissez des heures de repas et au besoin ajoutez un temps pour goûter.
Cela peut être aussi l’occasion de planifier le rangement des placards, le nettoyage méticuleux sans excès…
Il y a plein d’idées à mettre en place. Laissez vous guider par votre imagination. C’est un bien précieux que possède l’être humain.
Si toute votre famille est confinée …
Il faut adopter des temps communs et des temps indépendants. Il faudrait que chacun puisse avoir un espace à lui, à elle.
N’hésitez pas à faire un point journalier sur le ressenti de chacun, comme un mini conseil de famille au cours duquel chacun pourrait s’exprimer en donnant autant les impressions négatives que les impressions positives. Même avec des enfants en bas âge, ce mini conseil de famille peut être un temps bénéfique pour chacun.
Variez les activités en famille. N’oubliez pas la lecture à haute voix pour tous, les jeux de société, les films et vidéos, les repas…
N’oubliez pas d’indiquer aux autres quand vous vous sentez triste, en colère ou que vous avez un accès de peur. Ecoutez et respectez les émotions des autres sans chercher à les comprendre, juste en les acceptant.
Il me semble aussi important d’ajouter que le couple doit vraiment penser ensemble l’organisation. L’organisation du travail professionnel, l’organisation du travail domestique, l’organisation du travail de parents et l’organisation de son temps de couple comme l’organisation de son temps individuel. Il faudrait une vraie discussion sur cet aspect de la vie de confinement.
Si vous avez des enfants
N’hésitez pas à leur parler de l’épidémie de Covid-19, de manière factuelle en leur précisant qu’ils sont en sécurité.
Dites leur bien que c’est tout à fait normal de ressentir peur, colère, tristesse, incompréhension, doutes … tout en précisant que vous êtes justement là pour les écouter, les aider.
Faites leur part de vos émotions dites négatives en leur disant comment vous faites pour gérer la situation.
Si vous êtes seul.e
Cela peut devenir vite angoissant même si vous aimez votre solitude. Si en plus, vous ne travaillez plus, vous pourriez vous sentir isolé.e.
Difficile mais pas impossible. Il y a des jeux en solitaire ou en réseau. Il y a les applications de messagerie et les réseaux sociaux. Alternez sans vous noyez dans un seul moyen de communication.
Vous pourriez inventer l’apéro ou le jeu de société à distance.
En conclusion
L’être humain est un être formidable. Il a des côtés très négatifs et des côtés très positifs. Cela fait son humanité. Et c’est un être avec une étonnante capacité d’adaptation.