La violence physique attire plus facilement l’attention. Les faits sont plus concrets, plus descriptibles que tout ce qui touche à l’abus émotionnel, à l’agression psychologique, c’est à dire à toute violence morale, comme l’intimidation et le harcèlement. Bien sûr, cela ne veut pas dire que l’abus physique est facile à dire, décrire et empêcher. Cependant, l’un comme l’autre causent des torts considérables aux victimes et en tant que psychologue, je suis amenée à aider et accompagner des enfants, comme des adultes victimes de ce type de violence.
C’est une violence insidieuse qui n’est pas toujours perçue comme telle au début, même pour la victime. Il faut parfois du temps pour que la victime mette le mot de violence psychologique sur les comportements ou les commentaires du harceleur.
Définition de la violence psychologique
Il existe plusieurs définitions selon les domaines. Mais en résumé, on pourrait dire que la violence psychologique se définit par
- des comportements, des actes, des gestes verbaux et non verbaux
- des commentaires, des paroles, des ordres
- ils sont répétés, variés, non désirés
- ils sont hostiles, blessants
- ils portent atteinte à la dignité ou même à l’intégrité de la victime
La violence psychologique peut se produire dans tout type de travail, qu’il s’agisse de bureaux comme d’ateliers, de groupes ou d’organisations. Elle peut avoir lieu également dans tout type d’école à partir du primaire.
L’agresseur peut un chef hiérarchique ou un pair. Il peut agir seul ou en groupe.
Les agressés peuvent être des enfants comme des adultes, des stagiaires, des apprentis, comme des employés permanents.
Les conséquences pour la victime d’agression psychologique : harcèlement ou intimidation
Les victimes présentent souvent des symptômes graves de traumatisme. Elles éprouvent :
- une diminution de la capacité de concentration
- une difficulté à prendre des décisions
- une augmentation du niveau d’anxiété
- des attaques de panique au rappel des événements vécus
- une détresse émotionnelle et physique
Les victimes ont tendance à souffrir en silence, ce qui ne fait que croître les symptômes.
Que faire face à l’agression psychologique ?
1. Prendre au sérieux ce qui est vécu ou a été vécu
Les victimes, enfants comme adultes, gardent souvent le silence parce qu’elles ont honte et ne pensent faire preuve de faiblesse en en parlant à quelqu’un. Or, il est essentiel de prendre au sérieux ce qu’il se passe ou ce qu’il s’est passé si la victime a réussi à se dégager du lieu où on l’intimidait où on la harcelait.
2.Tenir un journal
La première chose à faire est sans doute de tenir un journal afin de documenter tout ce qui se passe, y compris ce que vous avez fait pour essayer d’arrête cette violence. Ce journal pourrait devenir utile en cas de plainte.
Parfois, il est difficile pour la victime de tenir ce journal. Il faudrait alors pouvoir demander à un ami de le faire à la place.
C’est important pour la victime de comprendre qu’elle n’est pas seule. Cette reconnaissance permet même un atténuation du traumatisme.
3. Chercher du soutien
La victime d’agression morale, d’intimidation ou de harcèlement devrait chercher quelqu’un en qui elle a confiance, quelqu’un qui pourra écouter et aider
C’est souvent effrayant pour la victime d’avoir à raconter ce qu’il se passe, ce qu’elle vit parce que la victime a peur de ne pas être crédible. Mais ce partage est essentiel.