Suite à mes deux articles sur l’hypnose ericksonienne concernant la définition de cet outil thérapeutique (article 1, article 2), voici un article sur le déroulement des séances tel que je le pratique.
La première séance
C’est une séance très importante, tant pour moi, psychologue, que pour la personne qui vient consulter. Cette première séance permet de définir la problématique d’une part et d’expliciter au mieux l’hypnose et le travail qui pourrait se faire à travers les séances suivantes.
Comme l’hypnose ericksonienne a un but thérapeutique, il est nécessaire de définir l’objectif ou les objectifs de façon générale ou à chaque séance ensuite selon le vécu entre les séances.
Et comme l’hypnose ericksonienne est à la base, un outil entièrement personnalisable et personnalisée, il est nécessaire que ce premier entretien soit informatif. Informatif pour moi, thérapeute et informatif pour la personne qui vient me voir.
La séance suivante
Le travail hypnotique commence le plus souvent doucement. C’est à dire qu’il s’agit, au cours de cette première hypnose de découvrir ce qu’est une transe. Je guide alors la personne vers quelque chose de paisible et tranquille.
Au sortir de la transe, la personne raconte ce qu’elle souhaite raconter. Moi j’ai guidé et uniquement guidé mais celui qui est en transe suit essentiellement ce qu’il souhaite suivre, ce que son inconscient souhaite écouter ou non.
Il m’est arrivé de guider une personne dans un paysage de campagne, décrivant ce que la personne elle même m’avait dit aimé : le silence, la nature, les couleurs des arbres. Au sortir de la transe, la personne m’a raconté qu’elle se promenait au bord d’une falaise, avec la mer d’un côté et la lande de l’autre. Le meuglement d’une vache au loin s’est transformé en cris de mouettes, le bruit d’un tracteur en bruit des vagues. Mais la personne n’a nullement été gênée par ma description car tout est suggéré et c’est toujours l’inconscient de celui qui est en transe qui prend les éléments du récit comme il veut les prendre.
Les séances suivantes
Commence alors le travail hypnotique proprement dit. Il y a toujours avant la transe un temps de parole qui permet l’expression de soi. Puis je propose la poursuite du travail en expliquant ce que je compte faire voir et pour quelle raison je pense le faire.
Au fur et à mesure des séances, j’apprends à la personne l’auto-hypnose afin de la rendre autonome et de lui donner cet outil pour le futur.
En hypnose, le travail se fait autant pendant les séances que pendant le temps entre les séances. Souvent, les personnes me rapportent leurs rêves en rapport direct avec ce qu’elles ont vécu en transe.
Une personne avec laquelle je travaillais le lien désastreux et brisé entre elle et sa grand mère maternelle m’a ainsi rapporté un rêve dans lequel sa grand mère expliquait le passé et demandait pardon. Cela a permis à cette petite fille de reprendre contact avec la dite grand mère et de recevoir en direct son explication. Même si cette explication n’était pas tout à fait celle vécue en rêve, et si le lien ne s’est pas recréé, la personne s’est sentie apaisée et a pu « ranger » ces souvenirs dans la boite de l’expérience de l’enfance.
D’une personne à l’autre
Comme je l’ai dit, l’hypnose ericksonienne est entièrement personnalisée. Personne ne vit les mêmes transes. Ce que je dis n’est non plus jamais identique. Il y a des personnes plus ou moins réceptives, et d’une séance à l’autre, la réceptivité peut changer pour une même personne. Et je terminerai cette explication sur les séances par le maitre mot de tout ce que je dis ; « et c’est bien comme ça… «