Qu’est-ce que l’hypnose ericksonienne ?
Quand on entend hypnose, on pense souvent à la forme traditionnelle où un hypnotiseur lance des ordres ou de puissantes suggestions : « dormez maintenant, vos paupières sont de plus en plus lourdes… »
La transe hypnotique existe sous différentes formes dans la vie de tous les jours, mais passe inaperçue. Quand vous lisez un livre et que vous vous rendez compte que vous n’avez absolument pas suivi ce que vous lisiez, quand vous arrivez à un feu rouge et que vous êtes étonné d’être déjà à cet endroit du parcours….
Elle peut parfois être utilisée à des fins de spectacle (hypnose de rue) par des hypnotiseurs ou à des fins thérapeutiques (hypnothérapie) par des psychologues ou par le corps médical, formés à l’hypnose.
L’hypnose ericksonienne est différente de l’hypnose classique (utilisée avant Erickson). Elle est caractérisée par l’utilisation des suggestions indirectes, parfois même pas reconnues par l’esprit conscient car elles sont inclues dans une histoire ou une métaphore : « … et tout en écoutant mon histoire, vos yeux vont peut être se fermer… »
Milton Erickson
Milton Erickson, psychiatre et psychologue, est considéré comme le père de l’hypnothérapie moderne. Sa méthode a énormément influencé la pratique de l’hypnose.
La relation d’Erickson avec l’hypnose est une relation d’abord personnelle puisque, atteint de la poliomyélite à l’âge de 17 ans, l’hypnose lui a permis de dépasser ses limites physiques.
Son intérêt pour l’hypnose est surtout dans sa valeur thérapeutique et, à cette fin, il a adopté une approche unique dont certains éléments clés ont été identifiés, étudiés et affinés après sa mort.
Les éléments de l’hypnose ericksonienne
Le premier de l’hypnose ericksonienne est la flexibilité.
Erickson était extrêmement souple, en adoptant son approche à chaque patient. Parfois, il était direct, autoritaire. Parfois permissif, indirect et apaisant. Tout dépendait de la personne qui venait le consulter.
L’histoire que l’on raconte à ce propos est celle du traitement d’un homme paralysé et incapable de parler à la suite d’un grave accident cérébral. Erickson a tellement insulté ce patient que, choqué, celui-ci s’est levé, a quitté la pièce en disant tout ce qu’il pensait d’Erickson. Les insultes ont été un remède instantané.
Le second élément de l’hypnose ericksonienne est le travail sur le symptôme
Erickson travaillait avec le symptôme pour apporter un changement. Il voyait le problème comme un processus, un moyen inefficace de faire les choses. En changeant le symptôme, son intensité, sa fréquence ou son emplacement, il est possible de changer l’ensemble du motif du problème.
Par exemple, à une personne qui se lavait les mains 50 fois par jour, il proposait de se les laver 100 fois. Le comportement d’une contrainte interne passait à une corvée imposée par l’extérieur. Le comportement devienait alors beaucoup moins convaincant.
Le troisième élément de l’hypnose ericksonienne est l’engagement de l’inconscient
Pour faire bouger le symptôme, Erickson pensait qu’il fallait engager l’inconscient par tous les moyens disponibles. Il croyait vraiment que l’inconscient a toutes les ressources nécessaires pour apporter le remède dans le moment présent. Pour Erickson, il est clair que le langage de l’inconscient porte sur les métaphores, les histoires, les blagues, les jeux de mots et les énigmes. Ce sont comme des messages codés qui permettent de faire un pont entre le conscient et l’inconscient. C’est pourquoi l’hypnose utilise ce langage fait de suggestions, d’images, d’histoires. La personne entre en transe et dirige son attention sur l’intérieur, en quête de sens. Ce langage permet à la personne d’être libre d’interpréter ce qui est dit.
Plutôt que de dire : et maintenant vous êtes plus confiant pour parler à des inconnus »… Erickson dit « vous pouvez trouver de nouvelles façons d’agir pour vous sentir à l’aise parmi un groupe de personnes que vous ne connaissez pas. »
Pour Erickson, chaque personne est unique et le traitement thérapeutique est également unique; Il est allé très loin dans sa méthode pour voir le monde du point de vue du patient, pour l’aider à atteindre ses propres objectifs, ses propres solutions, sans jamais imposer ses propres idées.