Quand on apprend soit par l’aveu direct soit par l’aveu indirect, l’aventure extra-conjugale de son partenaire, le monde semble s’écrouler sous nos pieds et la douleur de la trahison est parfois si violente qu’elle se manifeste physiquement.
Les couples qui viennent alors me consulter ont fait le premier pas essentiel vers la mise à plat cet accident de vie. Je leur prodigue alors quelques conseils que je tiens à partager ici.
1. Dire tout, oui, mais…
C’est évident que celui qui a trahi la confiance de l’autre se doit de dire toute la vérité. Même celle qui fait mal, très mal. Celui qui a été trahi entre très souvent dans une escalade de questions qui n’aura jamais de fin. Aucun récit n’apaisera la souffrance, aucune promesse n’atténuera le sentiment de trahison. C’est donc vain de poursuivre inutilement.
Le déséquilibre entre les partenaires est alors très fort. La souffrance de l’un est différente de la souffrance de l’autre. Mais chacun souffre et cette souffrance doit être reconnue par celui qui a trahi comme par celui qui est trahi.
Celui qui a trahi doit pouvoir montrer que l’histoire est finie. Celui qui a été trahi doit pouvoir cesser toutes les questions qui ne font qu’enrichir la souffrance. Le tiers de cette histoire ne doit plus apparaître au milieu du couple. C’est à dire que son nom doit être effacé de toutes les entrées des listes de contact et également effacé de toutes les communications du couple.
Le couple doit se recentrer sur le couple.
2. Objectiver la situation du passé
L’étape suivante qui marque le chemin de la « reconstruction » du respect mutuel après une aventure extra-conjugale est celle qui consiste à ouvrir la communication sur les ressentis qui ont précédés l’accident de vie. Chaque partenaire doit retrouver ce qu’il pensait, comment il pensait. On doit pouvoir dire ce qui faisait souffrance avant, autant celui qui a trahi que celui qui a été trahi.
Cela revient sans doute à chercher le pourquoi. Mais pas n’importe lequel pourquoi. Le pourquoi du couple et non le pourquoi de chaque partenaire.
Le blâme, le reproche doivent être oubliés. Ce n’est pas un procès que l’on fait mais une aventure à deux que l’on reprend, là où elle s’est arrêtée.
C’est le travail sur le couple le plus difficile car ce qui est essentiel n’est pas de se faire comprendre mais de comprendre l’autre. Et pour comprendre l’autre, il faut l’écouter, donc l’interroger.
– Comment tu pensais que je pensais à ce moment là ? Que croyais tu sur moi ?
– Qu’est ce qui était difficile pour toi ?
3. Retrouver le respect
Le respect est le fondement de la confiance. Or, la confiance après cet accident de vie est, pour celui qui a été trahi, une mission presque impossible, une montagne inatteignable. En travaillant sur le respect, l’aspect du travail semble plus réalisable et réaliste.
Or, pour retrouver le respect de l’autre, il faut retrouver son propre respect, c’est à dire travailler également sur l’estime de soi.
Une des façons de travailler le respect est de retrouver toutes les raisons qui vous ont unies un jour. Et cette communication doit se jouer par question – réponse et non affirmation de ce que l’on est. On cherche l’autre pour se trouver soi.
– Pourquoi es tu fier(e) de moi ?
Encore une fois, le primordial est l’écoute de l’autre.
Il est évident que dans une aventure extra-conjugale, les deux partenaires ont évolué souvent côte à côte et non main dans la main. C’est ce chemin commun qu’il est nécessaire de restaurer.
Mais attention, un chemin commun n’est pas un chemin identique. Un chemin commun est un chemin qui respecte les différences de chacun, accepte les importances différentes de chacun parce que chacun a reconnu la différence de l’autre.
C’est vrai que se faire conseiller et suivre par un professionnel dans ce cas, est beaucoup plus facile et peut être moins long. Seulement, cette décision ne peut être que commune.
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