Lors de ma formation à la psychogénéalogie, j’ai appris qu’il y avait des règles concernant le tracé du génosociogramme ou du génogramme. En effet, non seulement on se doit de partir d’une hypothèse que l’on va confirmer ou infirmer, mais aussi, ce tracé, réalisé uniquement en séance, au cours d’un entretien, doit être fait personnellement par celui qui est en demande d’explications sur une éventuelle transmission inconsciente ou sur une résonnance familiale.
Entre la théorie et la pratique, il y a toujours un pas à franchir qui permet le cheminement de l’un à l’autre. C’est la théorie qui mène à la pratique et la pratique qui assoit la théorie.
Récemment, j’ai eu à en comprendre toute la portée.
Christine est venue me voir parce qu’elle ne parvenait plus à faire face à son angoisse. Après deux fausses couches, elle est à nouveau enceinte et craint de perdre encore le foetus qu’elle porte.
Après un long discours sur sa famille, celle de son père français, celle de sa mère italienne, je lui propose de tracer son génogramme en lui disant que j’émets l’hypothèse que sa peur est une peur transmise et que ses fausses-couches sont en fait l’expression de la peur des peurs.
À ce stade de la démarche, je ne connais ni l’expression exacte de sa peur ni sa cause. Mais, je sens que ce travail sur l’arbre peut apporter une lumière, une direction intéressante.
Forte de ce que j’ai appris, comme je le fais toujours, je lui demande de tracer son arbre. La seule consigne que je donne est ma fiche sur lesquels j’ai indiqué les symboles à respecter.
Et ce qu’elle trace est tellement intéressant que je comprends toute la portée des règles apprises du tracé. Car sans elles, nous n’aurions pas souligner ce déplacement des générations et ce non respect des proportions.
Christine note très vite
– que tous ses oncles paternels sont morts (jeunes ou même très jeunes),
– qu’elle enferme sa famille italienne entre son père et sa mère,
– qu’elle étale sa fratrie
– qu’elle rétrécit ses cousins paternels
– que ses cousines (trois du côté paternel, une du côté maternel) ont eu des fausses-couches comme elle.
Si elle connait les fausses-couches de ses cousines, elle ignore s’il y en a plus d’une au niveau des générations supérieures. C’est une recherche qu’il lui faut faire.
La séance suivante va lui permettre de retracer son arbre en respectant les générations.
Et Christine me dit à la fin de la séance : « J’ai l’impression d’apprendre à respirer ! »
Le travail peut alors se poursuivre…
C’est effectivement très intéressant!!
Oui, n’est-ce pas ? Parfois c’est moins « flagrant », mais ça l’est toujours.