Les défauts de communication dans une relation (1)

Un des aspects les plus importants dans toute relation est l’efficacité de la communication entre les partenaires. Or, communiquer comporte des pièges qui peuvent mener un couple à s’enliser dans une incompréhension réciproque qui aboutissant à une rupture de communication peut provoquer la séparation. 

Le manque de communication

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La première raison de ce manque de communication est le stress causé par la difficulté que nous avons à aborder les points qui nous sont importants, et pour lesquels nous pensons que l’autre a des opinions contraires. 

Certaines personnes apprennent un système de communication basé sur l’idée que dire aux autres ce que l’on pense et qui va à l’encontre de ce que l’on pense que l’autre pense, fera mal à notre interlocuteur. Or, pour que l’autre sache ce que l’on pense, il n’y a pas d’autre moyen que de l’exprimer. 

Dire ce que l’on pense n’est pas obligatoirement faire mal à l’autre. C’est la façon de le dire qui fait mal et non ce que l’on dit. 

Imaginons que Martine dise « On va chez ma mère ce week end ». Et imaginons que son mari Pierre n’ai pas envie d’y aller. Il a trois options de réponses. 

A : Oui si tu veux. 

B: J’ai pas envie de voir ta mère ce week end. Je n’irai pas, mais tu peux y aller si tu veux. 

C : Cela m’ennuie de bloquer un week end pour voir ta mère, alors que j’ai très envie de profiter de ce week end pour que l’on fasse quelque chose ensemble. Les vrais week end à nous sont trop rares alors qu’ils sont importants pour moi. 

Dans la formulation A, Pierre n’ose pas dire qu’il n’en a pas envie. Dans la formulation B, Pierre rejette la visite chez la belle-mère sans explication. Dans la formulation C, Pierre exprime ce qu’il pense en centrant son refus sur un point positif du couple. 

Face à la formulation A, Martine pensera que Pierre est d’accord comme d’habitude. Face à la formulation B, Martine ressentira le rejet de sa mère, comme un rejet contre elle (si Pierre n’aime pas ma mère, alors il ne m’aime pas). Face à C, Martine a toute latitude pour exprimer ce qu’elle pense et chercher à mieux comprendre ce que Pierre pense. 

Dans A et B, il y a un manque de communication. La discussion est fermée. 

Dans C il a communication. La discussion est ouverte.

Quand on commence à discuter d’un problème, on cherche à être compris. Or, pour être compris, il faut d’abord savoir ce que l’on a envie de dire. 

Dit comme cela, cela peut paraître étrange. Mais peu de gens disent ce qu’ils ont envie de dire parce qu’ils ne se sont pas posés la question de savoir ce qu’il avait envie de dire. 

Si Pierre n’a pas envie d’aller voir la belle-mère, ce n’est pas parce qu’il ne l’aime pas, mais parce qu’il aime plus Martine et a besoin de la retrouver le week end. Avec la formule C, Pierre a exprimé son besoin. Si Martine exprime le besoin de voir sa mère, il y aura discussion pour trouver un compromis entre le besoin Pierre et le besoin de Martine. 

Mais dans les autres formulations, aucun besoin n’est exprimé. Avec la formulation A, Martine ne peut absolument pas savoir ce que pense Pierre. Avec la B, Martine interprétera mal ce que Pierre a si mal exprimé. 

Le plus grand danger que peut engendrer le manque de communication est la rupture de la communication. Car, à quoi peut bien être utile les discussions qui ne mènent qu’au silence (comme Pierre dans A) ou aux réponses conflictuelles (comme Pierre dans B) ? Et l’on peut se demander ce qu’est un couple où toute communication n’a plus de place ? 

4 réactions sur “ Les défauts de communication dans une relation (1) ”

  1. Alain Doussou Réponse

    Bonjour,
    Tout d’abord je me présente : je suis formateur en psycho-sociologie en Gironde et intervient tant auprès d’associations que d’organismes de formation aux métiers du social, de l’animation et de
    l’éducation spécialisée.
    Vous écrivez : « Dire ce que l’on pense n’est pas obligatoirement faire mal à l’autre. C’est la façon de le dire qui fait mal et non ce que l’on dit ». Je suis d’accord avec cette assertion et
    l’exemple que vous proposez pour illustrer votre propos. Je me permets d’ajouter qu’il est aussi important, lorsqu’on dit ce que l’on pense, de ne pas émettre de jugement direct de l’autre.
    Exemple très simple « Cette robe rouge est laide » est différent de « Je préfère quand tu portes ta robe verte » ; « Tu parles trop fort » est différent de « Le volume sonore me fait mal aux oreilles »…
    Dans les premières phrases il y a un jugement négatif de l’autre, dans les deuxièmes il y a l’expression d’un ressenti personnel sans remise en cause directe de l’autre. Il s’agit bien d’expression
    de ce que l’on pense sans critique négative de l’autre.

  2. Mary Gohin Réponse

    Merci pour la pertinence de vos propos ! Votre illustration est très juste et fera partie d’un autre billet qui axera les erreurs sur l’interprétation de nos émotions et un autre sur l’emploi du
    « tu » qui tue bien plus vite que le tabac… Bien à vous.

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