La peur est l’une des 6 à 12 émotions basales (ou primaires ou modales) reconnues comme universelles par la majorité de biologistes, éthiologistes, psychanalystes et psychologues sociaux qui ont étudié les émotions.
Comme toutes les autres émotions, la peur est un processus dynamique, causé par un évènement inattendu et précis, qui a un début et une fin, avec une durée relativement courte.
Elle est phylogénétiquement adaptée pour nous permettre de faire face à différents problèmes de la vie qui nécessitent des réactions rapides. Elle est caractérisée par des affects (des éprouvés spécifiques), des comportements spécifiques et des manifestations physiologiques spécifiques. La peur relève ainsi du corps, du coeur et de la « tête ».
Le plus souvent, nous confondons la peur et les peurs. La peur est une émotion, telle que décrite ci-dessus et les peurs sont le résultat de nos projections qui nous viennent autant de nos expériences que de nos croyances.
Pour les psychologues, nous n’aurions que deux types de peurs innées : la peur du vide et la peur du bruit violent.
Or, quand nous interrogeons les individus, les peurs les plus répandues sont la peur d’être jugé et la peur de ne pas être aimé. Viennent ensuite la peur de l’échec, la peur de souffrir, la peur de mourir, la peur de tomber, la peur d’être malade etc ….
Les peurs sont multiples. Elles se fabriquent sur l’anticipation d’un futur qui serait la répétitiion de nos expériences et la vérification de nos croyances.
La majorité de nos peurs nous viennent de notre vécu, du regard que l’on a posé sur nos expériences et des jugements que nous avons établi ou que notre environnement nous a renvoyé. Nous avons peur de la répétition, nous avons peur de vérifier notre croyance négative. Nous finissons par avoir peur de notre peur et nous cessons d’avancer.
Les mauvaises expériences engendrent des croyances négatives et les croyances négatives sont la source de nos besoins frustrés.
Élise me parle de sa peur de rencontrer l’autre et me dit qu’elle fuit actuellement toutes les situations de communication. Quand ensuite, elle décrit sa peur, sous sa forme anticipée d’une situation imaginée, elle prend conscience que la peur de rencontrer l’autre n’est que la peur de sa peur de n’avoir rien à dire parce qu’elle croit qu’elle est inintéressante aux yeux des autres. Son besoin actuel de raconter les changements intervenus dans sa vie a rencontré sa croyance négative et fabriqué sa peur.
Surmonter ses peurs nécessite de « décortiquer » la peur exprimée, de la démêler en quelque sorte pour en comprendre la croyance et le besoin que la peur inconsciente nous voile.