L’anxiété normale et pathologique
Un entretien, un examen, une prise de parole en public peuvent nous rendre inquiets. Nous avons le coeur qui bat plus vite, les mains moites et la bouche sèche. Ces réactions de peur et de stress sont essentielles pour la survie. Elles nous permettent de poursuivre des buts importants et de répondre aux dangers.
Pour la grande majorité des gens, la réponse est provoquée par une menace réelle. Et en apportant la réponse appropriée à la situation stressante, l’anxiété disparaît.
Mais l’anxiété peut croître au point d’impliquer un état d’excitation excessive, d’adaptation inappropriée, caractérisé par des sentiments d’incertitude, d’appréhension ou de peur. L’anxiété peut devenir paralysante et plonger la personne dans l’inaction ou le retrait.
Les niveaux d’anxiété
L’anxiété est le premier élément important de l’évolution du stress. C’est à la fois un affect qui joue un rôle fondamental dans le développement psychologique et un état pathologique qui traduit une souffrance psychique et des troubles avec certaines caractéristiques. Quand on parle de niveaux d’anxiété, on distingue :
– l’anxiété « normale » ou dite « de performance » : c’est un état de tension et de malaise interne, momentané et transitoire qui s’accompagne ou non de symptômes physiques. Il est consécutif à des difficultés de vie, inattendues ou souvent répétées. Son but est l’adaptation à une situation nouvelle. Elle est différente d’une adaptation normale (coping) par l’ampleur des manifestations psychiques et somatiques, par la réaction émotionnelle et la facilité de son déclenchement.
– l’anxiété pathologique : c’est un état qui s’organise sur un mode plus durable et qui peut être à l’origine de troubles sévères et handicapants. Elle est souvent chronique et peut mener à la dépression.
– l’anxiété psychologique : c’est un état qui se situe entre les deux états précédents. Elle peut être durable ou passagère et donner des symptômes qui peuvent être normaux ou pathologiques.
Les types d’anxiété
Les types d’anxiété peuvent être déterminés de plusieurs façons.
1. Pour la psychiatrie qui se réfère au DSM IV (Diagnostic and Statifical Manual of Mental Disorders, manuel de référence qui classe et catégorise les troubles psychiatriques spécifiques), les types d’angoisse sont répertoriés selon la personnalité avec une approche plus bio-comportementale que psychodynamique. Il y a
– le trouble anxieux généralisé qui est un état où l’anxiété et l’inquiétude excessives sont durables et fréquentes et sont accompagnées de symptômes spécifiques.
– le trouble panique est marqué par la présence d’attaques de panique récurrentes et inattendues, suivies par des inquiétudes relatives à cette panique.
– les troubles phobiques sont marqués par des peur persistantes à l’égard d’objets ou de situations objectivement visibles, comme la peur en avion ou la peur de certains animaux.
– les troubles compulsifs sont marqués par des pensées, des idées, des représentations persistantes, perçues comme intrusives et inappropriées.
– les troubles du stress, comme le stress post-traumatique qui survient après une expérience ayant menacée l’intégrité physique et qui est marqué par des pensées et des souvenirs effrayants et persistants amenant colère et irritabilité.
On peut parler de
– L’anxiété réactionnelle (trouble de l’adaptation)
– L’anxiété pour des dangers à venir (anxiété généralisée)
– L’anxiété déplacée sur des objets ou situations (troubles phobiques…)
– L’anxiété style de vie (tempérament et personnalité anxieux)
2. En définissant l’anxiété comme un état mentalisé de l’angoisse. On distingue alors les anxiétés selon les directions qu’elles prennent:
– l’anxiété objectale (dirigée vers un objet), comme l’anxiété de séparation
– l’anxiété narcissique (vécue comme une perte ou une destruction de soi).
Définition de l’anxiété
L’anxiété regroupe plusieurs troubles avec des symptômes et des traitements différents. Mais tous ces troubles ont en commun de provoquer la peur, la nervosité, l’appréhension. Ces troubles affectent la manière dont nous nous comportons, influencent tout ce que nous ressentons. Ces troubles s’accompagnent également souvent de symptômes physiques.
Les causes de l’anxiété
Les troubles anxieux sont causés par l’interaction complexe de facteurs génétiques, biologiques, cognitifs, comportementaux et liés aux expériences de vie.
Les différentes théories tentent d’expliquer le rôle joué par ces différents facteurs. La première théorie est expérientielle (la peur est renforcée par une expérience traumatisante), la seconde est cognitive (en rapport à un système de fonctionnement inapproprié de pensées et de croyances appris depuis l’enfance), la troisième est biologique (l’amygdale jouerait un rôle essentiel).
Les traitements des troubles anxieux
Il est évident que pour soigner il faut reconnaître le trouble. C’est la première lapalissade. La seconde est que plus tôt le trouble sera reconnu et pris en charge et plus on prévient les troubles secondaires fréquents, tels que la dépression ou la survenue d’addictions.
Or, la majorité des gens souffrant de troubles anxieux hésitent à demander de l’aide. Plusieurs causes sont en jeu
1. Le trouble anxieux est mal perçu et la personne qui en souffre est souvent stigmatisée comme une personne incapable qui se plaint beaucoup sans agir.
2. Le manque d’informations et la profusion d’informations maladroites et imprécises entraînent par exemple certaines personnes à redouter les effets à long terme de certains médicaments et/ou la prise en charge par un professionnel.
3. Les soins peuvent faire appel à des ressources financières personnelles relativement importantes.
4. Il arrive que certains médecins ne parviennent pas à poser un diagnostic exact à partir des symptômes décrits par la personne, relayant le trouble à un état émotionnel instable.
5. Il est très difficile pour la personne elle même de « mesurer » son niveau d’anxiété, c’est à dire déterminer si les peurs à l’origine de son malaise sont du domaine du normal ou du pathologique.
Or, les troubles anxieux répondent très bien au traitement et souvent dans un laps de temps relativement court, même si le traitement dépend du type de trouble anxieux et de sa gravité. La plupart des troubles anxieux sont traités par les thérapies (thérapie cognitivo-comportementale et thérapie comportementale), les médicaments (les benzodiazépines et les antidépresseurs) ou une combinaison des deux. Dans le cas d’anxiété modérée, certains traitements complémentaires sont bénéfiques (exercices physiques, méditation, relaxations).