Puisque mes derniers articles portaient sur les comportements à adopter pour être certain de faire échouer son couple (comment faire échouer une relation 1 et comment faire échouer une relation 2), il est tout naturel que j’explique maintenant les comportements et les actions à adopter pour réussir sa relation amoureuse, ou même toute relation importante, à laquelle nous tenons. Ces conseils peuvent être également être très utiles aux partenaires qui traversent une crise et sont en train de remettre à plat leur relation pour la dynamiser.
1. Avoir un but, un objectif
Il faut trouver quelque chose qui permette à vous comme à votre partenaire de maintenir la relation dans le plaisir et le dialogue. Ce quelque chose doit être plus important que « passer un bon moment », sortir ensemble, s’amuser.
Ce quelque chose doit être une valeur commune que vous défendez ensemble.
Par exemple, si tous les deux, une de vos principales valeurs est l’aide apportée aux autres, alors ce but, cet objectif commun doit contribuer à la santé, au bien-être de ceux qui sont autour de vous. Ce but peut être modeste, comme aider les membres de sa famille, avoir toujours la porte ouverte à vos amis, mais il peut être également très engageant, comme devenir bénévoles ensemble dans la même association humanitaire.
Cela suppose bien entendu une première définition de vos valeurs et une discussion pour les mettre en commun et rechercher ce que vous pourriez faire ensemble pour en honorer une de concert si cette définition ne s’est pas faite « naturellement ».
Ce quelque chose qui vous mène à un objectif de longue haleine doit permettre de dynamiser votre relation. C’est un véritable partage d’actions et de temps, un ciment pour une meilleure compréhension réciproque.
Il peut tout à fait être envisagé que votre but ne soit pas à prime abord commun. Voilà Jean qui est passionné de photos et Hélène qui aime par dessus tout le parapente. Leur objectif commun peut très bien être le soutien de l’un pour la passion de l’autre. Jean peut se spécialiser en photos de montagnes, de démonstration de vols en parapente et Hélène peut admirer les photos, émettre des idées, contribuler à la progression de la passion de Jean.
Bien sûr, avoir un objectif commun ne fera pas disparaître tous les désaccords de la relation, mais ces désaccord vont apparaître beaucoup moins importants et beaucoup plus surmontables, moins conséquents en somme, car il y aura reconnaissance par l’autre de ce qui nous distingue des autres.
Hélène me dit que depuis que Jean et elle se soutiennent mutuellement, qu’elle voit Jean s’investir dans ce qu’elle aime et dans ce qu’il aime, le désordre qu’elle lui reprochait avant est devenu pour elle moins préoccupant, moins sujet à colère exprimée ou rentrée.
2. Définir les attentes et les rôles
Il est très important de toujours préciser, c’est à dire communiquer ouvertement et honnêtement, vos attentes, vos sentiments, vos croyances, vos désirs.
Surtout ne partez pas du principe que l’autre sait ce que vous attendez, ce que vous pensez, ce à quoi vous croyez et ce que vous désirez. Votre partenaire ne doit pas être amené à penser à votre place de la même façon que vous ne pouvez pas penser à la place de votre partenaire. Cela conduirait à une suite de malentendus qui se transformeraient en frustrations.
Dire, redire et re-redire, c’est l’assurance de clarifier vos pensées pour vous d’abord, pour votre partenaire ensuite.
– J’ai toujours pensé que tu n’aimais pas mon père, dira Vincent à Sophie en consultation quand le problème des belles familles sera posé.
– Non, pas du tout. J’aime bien ton père. Ce que je ne supporte pas c’est le quartier où il habite. Répondra Sophie.
– Qu’est ce qui gêne Sophie à votre avis ? demandais-je à Vincent
– Je ne sais pas.
– Alors posez lui la question.
Vincent apprendra que Sophie n’aime pas du tout aller chez son beau-père en métro parce qu’elle a l’impression d’avoir moins de liberté d’actions. Ce n’est pas du tout un sentiment lié à la personnalité du beau-père, mais jamais cette question n’avait été abordée et ni l’un ni l’autre ne parvenait à exprimer ce qu’il désirait et les attentes qu’ils avaient par rapport à cette visite.
Les rôles doivent être définis et redéfinis. La place de chacun doit être fixée sans que cette place soit figée. Le couple est la réunion de deux personnes qui ont chacune une histoire, des compétences, des aptitudes, des goûts et des dégoûts. Tout cela s’exprime et se discute et se remet en cause au cours de l’évolution de la vie.
Inutile de parler de tout, de pinailler chaque détail de la vie. Mais dès que quelque chose gêne, alors quelque chose est important et ce quelque chose doit être exprimé pour que jamais il ne devienne problème, puis frustration.
3. Être responsable de son bonheur
Ce n’est pas votre partenaire qui doit vous apporter le bonheur, mais vous qui devez être responsable de votre bonheur. Votre quête du bonheur doit être différenciée de la quête du bonheur du couple. Être heureux, certes vous permettra plus facilement d’avoir une relation heureuse, mais ce n’est pas sur le bonheur du couple que vous pouvez uniquement vous appuyer pour être heureux personnellement. Rappelons qu’un couple c’est un « nous », mais que ce « nous » est constitué de deux « je » et que le « nous » n’est pas le résultat d’une addition de deux « je ».
Nous avons, en tant qu’être humain, la merveilleuse possibilité de nous rendre heureux. Ne comptons pas sur les autres pour en trouver le chemin. C’est même plus facile et plus réalisable de créer notre bonheur que d’attendre que le partenaire nous l’offre sur un plateau.
Le bonheur que vous apporte votre partenaire est un plus, un bonus, un rayon de soleil de plus. Dans ce cas, si votre partenaire manque un jour à vous l’apporter, vous ne vous en sentirez pas flouée. Vous penserez certainement que c’est un incident du à autre chose qu’un manque d’amour de sa part.
Et si vous sentez que votre partenaire est moins heureux, vous ne vous en sentirez pas coupable. Vous pourrez alors poser la vraie question d’aide : « comment puis-je t’aider ? »
4. La confiance: faire confiance, avoir confiance
La confiance est un élément important de toutes les relations humaines. De la simple relation commerciale avec votre boulanger, à la relation de couple, en passant par la relation de voisinage.
Dans une relation de couple, cette confiance est primordiale en plus d’être importante. Depuis les promesses que vous vous êtes faites mutuellement qui sont le fondement de votre union, vous devez les suivre fidèlement. Il existe des couples très « libres » qui admettent les écarts physiques. Mais cela suppose également un respect des limites établies.
La confiance est nécessaire, certes. Mais cela ne veut pas dire être naïf au point d’être stupide et fermer les yeux sur les comportements de votre partenaire. Soyez attentifs à l’autre, de la même façon que restez attentifs à vos comportements.
Vincent apprendra que Sophie admet sans admettre les repas du midi qu’il partage en tête à tête avec sa collègue. En ajoutant à cette convivialité un autre collègue, Sophie comprend que ce détail était important et que Vincent a pris en compte l’inquiétude qu’elle avait. Ici, inutile de savoir qui a raison, qui a tort. A partir du moment où l’un des deux sentait sa confiance ébranlée et ressentait un minimum de souffrance, le compromis était indispensable. Ajoutons que Vincent dira qu’après réflexion, cette jalousie lui faisait plaisir, appuyant la reconnaissance de l’amour que Sophie dit lui porter.
La confiance mutuelle se protège, car sans cet élément clé, votre relation est vouée à l’échec.
5. Le soutien aux siens
Il est nécessaire que vous souteniez votre partenaire devant les autres. Vous devez devenir « nous » face aux autres, un « nous » conscient d’être deux « je ».
Abstenez vous de critiquer votre partenaire, de profiter d’un repas avec des amis, votre famille pour reprocher à votre partenaire telle action, tel comportement, que vous en ayez ou non parlé ensemble avant.
S’il parait indispensable de ne pas laver son linge sale en public, quelque soit le linge sale et quelque soit le public, il est également nécessaire de privilégier votre partenaire par rapport à toute autre personne.
Cela ne veut pas dire être disponible 24h/24, s’oublier et anéantir ses désirs, cela veut juste dire que nous devons être conscients des besoins de celui que l’on aime. Pour en être conscients, il faut l’exprimer et le demander.
Véronique me raconte que son compagnon est prêt à rendre service à droite et à gauche, oubliant parfois de prendre le temps de l’aider aux soins des enfants ou aux travaux de la maison. Un jour, elle est même allée jusqu’à faire appel à un plombier pour une réparation chez elle, pendant que son mari aidait le voisin à installer une baignoire dans leur salle de bains rénovée. Véronique avait vraiment l’impression de ne pas avoir de place dans la vie de son compagnon. Mais ce n’est qu’en en parlant avec son compagnon qu’il a pris, lui, conscience de la douleur qu’il causait en adoptant une attitude qui lui apparaissait comprise et admise.
Les relations existent pour se connaître, non pour combler des besoins et ainsi avoir peur de les perdre. Tout le monde a des besoins. Vous avez besoin de ceci, l’autre a besoin de cela. Chacun de vous regarde dans l’autre, un moyen, une solution pour combler ses propres besoins. Alors, vous vous entendez pour faire un échange et y mettre des conditions. Je t’échangerai ce que j’ai si tu me donnes ce que tu as.
En fait, cela est une transaction. Mais vous ne dites pas la vérité. Vous ne dites pas : « Je t’échange beaucoup. » Vous dites : « Je t’aime beaucoup », et alors débute la déception et les inquiétudes.
merci pour cet article,cela m’éclaire encore un peu plus
Merci beaucoup ! Appliquer ces conseils, ce n’est pas facile. Mais le bénéfice à long terme est toujours payant. La vie du couple devient plus sereine.