Le lien entre douleur chronique, anxiété et traumatisme

Aujourd’hui, nous savons que la douleur peut non seulement être causée par une blessure physique, mais aussi par l’anxiété et les problèmes émotionnels.

La douleur chronique

Une douleur chronique est une douleur physique prolongée qui dure plus longtemps que le processus nature de guérison devrait le permettre.

Certaines douleurs chroniques sont dues à des blessures, des névralgies, des neuropathies, mais certaines autres souffrent en absence de l’une de ces conditions physiques.

Or, la douleur chronique est terriblement insupportable, entravant le fonctionnement « normal » de la personne, qui, à la recherche de soulagement, peut se tourner vers des addictions aux médicaments.

On sait que le stress émotionnel peut conduire à des maux d’estomac, à des maux de tête ou à des troubles de digestion. Mais on s’aperçoit que le stress intense peut également conduire à la douleur chronique.

En fait, quand on est trop stressé, continuellement anxieux, on devient si tendu en permanence que nos muscles se fatiguent.

Le traumatisme

Le traumatisme est la réponse psychologie et corporelle à l’expérience d’un événement insupportable, dépassant la capacité d’une personne normale à faire face. On parle généralement de violence conjugale, d’agression sexuelle, de catastrophe naturelle, de terrorisme, de violence dans l’enfance, de situation de combat….

Mais parfois le traumatisme est insidieux et n’est traumatique que pour la personne qui le vit. Ce sont toutes les situations qui laissent complètement accablé alors qu’elles ne comportent aucun danger physique. On parle alors de traumatisme émotionnel parce que ce sont des éléments subjectifs qui le  déterminent ainsi.

Les personnes ayant subi un traumatisme développent des réactions prévisibles liées à l’anxiété comme des pensées intrusives, des souvenirs répétés, une tension permanente, de la nervosité, des évitements…

Ces réactions sont des réactions d’éveil, des manifestations physiques de l’anxiété. C’est une façon de ne pas se rappeler l’événement et de rester vigilant au monde extérieur.

Traumatisme et anxiété

Que l’anxiété soit du à un traumatisme ou à d’autres causes, l’anxiété est un état du système nerveux. C’est pour cela que les gens anxieux sont des gens nerveux. Dans leurs sentiments, dans leur corps, dans leurs comportements. Le système nerveux avec l’anxiété est coincé dans un état d’alarme permanent.

Pour cet état d’alarme, on parle de réaction de fuite ou de lutte. C’est un état qui prépare à répondre à un danger, préparant le corps à fuir ou à lutter.

L’anxiété est le résultat du système nerveux à entrer dans la lutte ou la fuite en absence d’un danger réel. C’est juste la pensée que quelque chose de terrible pourrait arriver qui met le corps dans cet état.

Les réactions d’anxiété qui se produisent à la suite d’un traumatisme sont identiques. L’événement original était vraiment dangereux. Le système  nerveux s’est mis en état de survie en se préparant à la lutte ou à la fuite. Après l’événement traumatisant, la personne conserve l’événement en pensée, lançant le système nerveux dans sa préparation à  la lutte ou la fuite, comme si l’événement était encore présent. Cela conduit à une anxiété chronique, une augmentation de l’excitation et de l’évitement.

Traumatisme et douleur chronique

On a remarqué que, par rapport à la population générale, les personnes atteintes de douleur chronique ont tendance à avoir au moins de double de taux de traumatisme dans la population.

Bien sur, cela ne dit pas que le traumatisme provoque des douleurs chroniques, mais que les traumatismes peuvent conduite à des douleurs chroniques. Cela ne dit pas non plus que les gens souffrant de douleurs chroniques ont connu un traumatisme.

Il y a juste une certaine relation qui pourrait être la suivante : un traumatisme peut rendre une personne plus encline à développer une douleur chronique quand une blessure survient. Il faut donc un traumatisme et une blessure pour avoir peut être une douleur chronique.

Du système nerveux à la lésion puis à la douleur chronique

Tout le monde s’est déjà blessé ou est tombé malade. La grande majorité d’entre nous guérissent et ne ressentent plus de douleur. Cependant, certains ne guérissent pas et le blessure devient une lésion aigue puis une douleur chronique.

La plupart des experts pensent que ce passage entre blessure ou maladie à une douleur chronique est dû à une sensibilisation centrale (hyperexitabilité des neurones) qui maintient le système nerveux en tat de réactivité accrue. La sensibilisation centrale maintient la douleur, même après la guérison de la blessure ou de la maladie.

Autrement dit, puisqu’un traumatisme conduit à l’anxiété (une excitation physiologique), et à des comportements d’évitement et puisque ces réactions sont des indicateurs d’un système nerveux persistant, lorsque des personnes ayant connu un traumatisme, se blessent ou tombent malades, leur système nerveux est déjà dans un état de réactivité persistante. Ce qui lie le traumatisme à la douleur chronique est donc le système nerveux.

Le traitement de la douleur chronique

On peut apprendre à gérer la douleur chronique avec des méthodes se concentrant sur l’acquisition d’aptitudes à la douleur. Mais il est nécessaire également de se concentrer sur les facteurs psychologiques, sur le traitement de l’anxiété en particulier.

 

 

8 réactions sur “ Le lien entre douleur chronique, anxiété et traumatisme ”

  1. youssef Réponse

    bonsoir, je viens de lire cet article et je le trouve trés interessant. actuellement je vis une experience qui me rend tellement perturbé. je suis militaire pere d’une fille de 15 mois.on m’a affecté à une autre zone loin de ma famille à1200km,je suis trés choqué, qu’est ce que je peux faire?!

  2. Mary Gohin Réponse

    Pas facile de vivre à distance de celui que l’on aime. Il faudrait que vous trouviez des règles de communication, par exemple : que dire ? comment le dire? quand le dire ? et surtout comprendre qu’il ne faut jamais passer au dessus de quelque chose, toujours se faire expliquer ce que dit l’autre… Bon courage

  3. Gwen Réponse

    Bonjour, j’ai 39 ans et ai eu une enfance assez compliquée, émaillée de nombreuses scènes de violence liées,à l’alcoolisme de mon père, que j’aimais pourtant profondément et qui me le rendait bien lors de ses périodes de sobriété. Récemment j’ai assisté dans un supermarché à une scène dans laquelle le directeur s’en prenait physiquement à un homme ivre qui avait volé. Je suis restée pétrifiée, croyant entendre la voix de mon grand père en train de s’en prendre à mon père. C’était comme si une scène oubliée reprenait vie devant mes yeux. Je suis rentrée difficilement chez moi et ai mis plusieurs heures à sortir d’une peur panique associée à des sanglots très importants, comme lorsque j’étais petite. Depuis ce jour, j’ai commencé à souffrir de douleurs quasi permanentes dans la cage thoracique, irradiant dans le dos qui m’effraient beaucoup. Je pense que les 2 événements sont liés, mais je ne peux m’empêcher de vivre avec la crainte d’un problème cardiaque ou digestif grave malgré les propos rassurants de divers médecins. Je tourne en rond et ne sais comment me sortir de cette situation qui m’epuise …….

    • mary.gohin Réponse

      Bonjour, en allant consulter un professionnel, vous aurez probablement la possibilité de cesser vos ruminations qui vous empêchent d’avancer

  4. Camille Réponse

    Hélas pr moi même en voyant un psy je n’arrive plus à relever la tête je sais plus comment faire depuis peu à la retraite et même en faisant bcp d’activités yoga marche gym je reste ds le noir ..

    • mary.gohin Réponse

      Bonjour,
      Pour que les séances de psy permettent de gérer les malaises il faut que le lien entre vous et ce psy le permette. Je ne sais pas si le problème du non avancement que vous soulevez vient de là… Mais normalement, après quelques séances, vous devriez ressentir déjà une meilleure appréhension de votre problématique. Les psys sont des êtres humains et on ne peut pas s’accorder avec tous les êtres humains…

  5. Chantal Gentric Réponse

    Je ne comprends pas non plus ce que je subis.. Je trouve du boulot, je suis contente, et qqs jours après avoir commencé à travailler je suis obligée de démissionner, j’ai de l’angoisse anticipatoire, je vois les personnes qui m’ont choisi et embauchée comme des ennemis, l’état émotionnel et les douleurs corporelles deviennent insurmontables et je suis obligé de démissionner alors qu’à la base j’étais très heureuse.
    C’est douloureux, un enfer,

    • mary.gohin Réponse

      Bonjour,
      Je ne peux que vous conseiller d’aller consulter un psychologue TCC qui vous permettra de comprendre et de gérer afin de ne plus reproduire.

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