Les biais cognitifs

S’il y a une chose que j’ai appréciée pendant mes études de psychologie, c’est bien les cours concernant les biais cognitifs. 

Cette connaissance nous fait prendre conscience que nous ne traitons pas l’information sans l’altérer, sans l’interpréter subjectivement. 

Nous vivons dans le monde de nos perceptions et nous comprenons le monde selon notre vision du monde que nous construisons à partir d’inducteur et de représentations. 

Par exemple, si nous regardons cette image, il y a de fortes chances que nous arrivions à lire la suite des lettres ABC. La lecture de la lettre B est interprétée en lien avec les lettres A et C. 

ABC

Mais si nous regardons celle là, le B deviendra un 13, lu en fonction du contexte des chiffres 12 et 14, placés en haut et en bas et non à droite et à gauche. 

ABC-13

Les réalités sont les éléments tests de notre vision du monde et les contextes sont les éléments inducteurs de cette même vision du monde. 

Par un mécanisme d’adaptation, notre cerveau contextualise l’information et oriente notre interprétation. 

C’est l’exemple célèbre de ce texte : 

« sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mot n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire lteetrs sinoet à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porblmèe »

Il sera beaucoup plus difficile de lire « porblmèe » en dehors du contexte graphique car il n’y aura pas interprétation à partir du contexte linguistique. 

Notre traitement de la réalité est un processus inférentiel, c’est à dire d’interprétation induite par les éléments du contexte. 

De la même façon que  les contextes langagiers, les contextes sociaux agissent comme des filtres qui conditionnent notre façon de voir un objet ou une personne ou une situation sociale. 

On dispose tous d’une sorte de grille que nous construisons à travers ce que l’on appelle des biais cognitifs. Ces biais cognitifs sont donc des courts-circuits mentaux qui nous permettent d’évaluer rapidement les informations nombreuses et complexes afin de conduire à un jugement cohérent. 

Dans toutes les situations que nous vivons, il existe toujours une priorité perceptive. Notre cerveau interprète et tout ce qui est situé hors de ses objectifs est abandonné. 

Pour preuve, cette vidéo, qui, même si elle est anglais et que certaines phrases sont plus difficiles à saisir que d’autres, est intéressante à regarder jusqu’à la fin. 

Elle illustre parfaitement notre phénomène de perception sélective car les cinq changements massifs de l’environnement cognitif passent inaperçus. Ils ne sont pas pertinents au regard du scénario en cours. 

Notre cerveau voit ce qu’il croit, confirme ce que nous croyons. Nous simplifions le monde qui nous entoure et nous formons nos stéréotypes, nos préjugés, nos croyances, bien utiles pour ordonner le monde qui nous entoure. 

Les réalités existent par la façon dont on les regarde, ou dont nous sommes amenés à les regarder. Ce sont les contextes qui conditionnent nos perceptions, nos interprétations des situations de communication, participant à la construction des représentations sociales, organisant ainsi le rapport que nous avons avec le monde. 

Les biais cognitifs peuvent conduire à nous faire faire des erreurs de jugement, des erreurs de raisonnement et des erreurs de décision et de choix. 

Dans de prochains articles, j’expliquerai les plus importants et donnant, quand cela est possible, le moyen de contrer ces filtres socio-cognitifs. 

le biais de disponibilité 

le biais rétrospectif

le biais de confirmation

la tache aveugle

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